A LA LUEUR DES GUIDES 2017
Film plastique translucide pour vitre et texte.
Intervention sur la façade de la galerie In-Extenso à Clermont-Ferrand.

La lumière blanche de l'espace d'exposition permet ici, comme un principe de caisson lumineux, de propager la couleur du film plastique vers l'extérieur. Le titre de l'installation est évidé et laisse entrevoir la blancheur du volume de la galerie, vidée de toutes indications visuelles et informatives. Seul un texte fictionnel est inséré dans l'encart servant habituellement à présenter l'artiste et l’exposition. L'espace est fermé. L'éclairage est sur minuteur. Selon l’heure et la luminosité ambiante, le spectateur est témoin d’une variation chromatique le temps d'une pose, d'une lecture.



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Prendre le conduit opaque qui dirige au poste de rentabilité.

Ne pas déboucher sur l’artère principale des matières. Elle garantit l’accès au Stand-by. Certains errent jusqu’à l’exténuation. Des convois ramassent à fractions régulières des vecteurs inanimés. Difficile d’estimer le temps nécessaire pour une régulation stable des flux. Echapper au secteur des probabilités. Un passage de coordonnées libres peut se saisir depuis la grille à la mise en sommeil des strates négatives…

 

On ne voyait pas de couleur dans le paysage.

Le spectre du secteur produit une lueur invariable et souligne des guides monumentaux. L’éclat saillant et sec d’une radiosité à peine surévalué surligne chacun de leur squelette. Les Followers  délimitent les parcours. Comme un programme viral, ils se déploient, colonisent, ordonnent et régulent. Personne  ne sait si, les franchir, dirige vers l’exil.

Ils forment un bataillon de focus potentiels et quadrillent les zones vierges libres de tous marquages. 

 

Réinitialisation des parcours à chaque rotation,

Formatage,

Redistribution des coordonnées XYZ,

Mise à jour de la perspective du trafic.

 

Le point de fuite opère comme une fixation temporelle. Aucun cadran. Trajectoire à angles droits successifs. La grille de circulation se subdivise selon le barème de production. L’organisation cellulaire de ces colonies se passe hors-champ. De tailles et d’agencements variés ils composent le relief de production d’Anaérobie, la source d’énergies. C’est dans l’espace vierge qu’elles semblent absorber la matière, mélange de flux et d’angles obtus indispensable à la fonction. Une partition, binaire, chronophage, tissée de séquences variables assure l’équilibre de la mesure.

La notion de durée disparaît aussi rapidement que ces cellules anguleuses se déploient. A chaque période elles s’encrent davantage dans nos trajectoires. Et c’est lentement que la mémoire collective intègre ces guides scintillants comme étant l’horizon, et ce depuis le codex[1]. Un régulateur de zone dirige ces entités géométriques autonomes à qui, chacun d’entre nous se réfère, le temps d’une rotation.

Ici la mesure du temps est notre condition.

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                                                                                                                                                                                                      db



[1] Codex : cahier formé de pages manuscrites reliées ensemble. Inventé à Rome durant le IIe siècle av. J.-C.