L’on commencera tout d’abord par tracer une ligne au sol, comme Romulus,
pour délimiter un espace, mais pas une augure car David Blasco ne regarde
pas vers le ciel mais plutôt vers le sol.

Son travail s’effectue en deux phases, l’une de prospection graphique autour
de gestes tels que le périmétrage, et d’un vocabulaire formel constitué des
éléments basiques de la géométrie spatiale ainsi que de formes façonnées
récurrentes : souffleurs de théâtre, followers**, systèmes d’assemblage type
tenon-mortaise, etc. La deuxième phase étant leur application, infiltration tels
des paternes, dans des installations usant d’un vocabulaire architectural et SF
(anticipation).

Son travail prolifère dans un système de grilles (x,y,z), no man’s land de
l’espace perspectif virtuel et passe habilement du dessin à la maquette, de
l’image de synthèse à la réalisation in situ. Vectorisés et donc sans taille
prédéfinie ses élément formels ont une grande capacité d’adaptabilité à tous
les milieux. La précision d’exécution dans les différents media utilisés sème le
trouble, nous laissant souvent chercher à quel moment l’on a quitté la
réalisation réelle pour plonger dans la fiction.

À la manière du personnage-caméra qu’il développe dans les chapitres
d’Anaérobie*, vous qui regardez ou pratiquez les oeuvres de db, ne soyez pas
effrayés par ces espaces infinis, ils ne sont peut être qu’un décor dont il vous
faudra trouver le point de fuite.


*Anaérobie est un recueil de nouvelles dont l’écriture se fait en parallèle du
développement du travail plastique de db
**le follower est une forme pouvant rappeler la croix du menuisier




                              
                                                                                       Marina Guyot